Esprit d'escalier

Publié le par Hephaistos639

Je crois que c'est Rousseau, au début des Confessions, qui explique que si on l'insulte il pourra faire la meilleur des réponses mais uniquement si on lui laisse le temps d'écrire une lettre. Je suis un peu comme lui, je n'ai aucun esprit d'à propos.

Exemple de situation ou mon esprit à retardement m'énerve : notre délégué syndical (qui occupe la fonction sans en avoir les idées ni les connaissances) se trouvait en réunion avec notre directeur régional et local quand quelqu'un me demande ou il se cache. Je me suis rapidement creusé la cervelle pour chercher, vainement, une phrase pleine d'esprit et vaguement sarcastique et la seule chose qui m'est venue c'est « il traîne là bas avec les patrons ».

Évidement, mon interlocuteur n'a pas du tout perçu à quel point cette phrase était loin de ce que je voulais donner, mais, en mon fort intérieur, c'est le genre de moment ou je me figure comme dans les dessins animés de mon enfance, totalement con et désabusé, sur un fond uni, avec un corbeau croassant ridiculement au dessus de ma tête en laissant des pointillés sur son passage. Ce n'est que 30 minutes après, alors que je suis plongé dans une activité totalement différente que la réponse me percute comme un boulet mental : « il doit être dans le bureau, en train d'imposer ses vues au patronat ».

Ce genre de mécanismes à retardement est une habitude chez moi, un trait constant et régulier, si bien que je me reproche souvent d'avoir dit ça ou de ne pas avoir exposer ceci et ou je m'imagine comment le court des choses auraient pu être influencées... Au final, mon moi fantasmé est toujours meilleur que mon moi réel.

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B
C'est marrant, j'aurai pu écrire ce post...
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H
<br /> Rien ne t'empeche de traiter du même thème...<br /> <br /> <br />