... and justice for all
Quelque part, l'affaire Bertrand Cantat nous met face à deux de nos conceptions du monde.
Premièrement, celle de la justice. J'exclu de ces propos la famille et les proches de la victime qui ont, à mon avis, le droit de ne pas pardonner. Par contre, pour les autres, pourquoi autant de débat maintenant qu'il est sortit de prison ? Articles, courrier, télé... son "retour" (relatif) déchaîne les foules. Je sais qu'un crime est toujours condamné deux fois (une fois par la justice, une fois par la société). Pourtant, à la base, l'intérêt de conserver cet appareil judiciaire est bel et bien de s'en remettre à lui, non ? Sinon, on laisse tout le monde croupir en prison et adieu les secondes chances. Tout ça pour dire, soit on estime que les condamnés qui ont purgé leur peine et on les laisse en paix avec leur conscience soit ce n'est pas le cas et alors prison et justice ne servent à rien : on retourne à l'age de pierre et on se fait justice nous même.
Deuxièmement, celle de la démarche artistique notamment avec cette question : faut il qu'un artiste nous plaise, humainement parlant pour apprécier son art ? Ici on parle de meurtre mais d'une manière plus générale la vie personnelle ou les opinions d'un artiste ont elles un intérêt réel pour les consommateurs culturel que nous somme ? Je me souviens qu'à l'epoque ou j'interviewais des gens à propos de leur passion pour le metal, un de mes interlocuteurs développait un point de vu sur ce sujet suite à divers échanges verbaux houleux avec certain de ses amis quand a ses préférences musicales. Le bougre écoutais (entre autre) un groupe nommé Burzum et il expliquait la chose suivante : "on critique le metal et le caractère tendancieux de quelques compositeurs uniquement parce que c'est "actuel". Si on prend en compte les idéologies des auteurs alors on laisse tomber Wagner, on ne lit plus Nietzsche, Céline avec parcimonie... Moi, je m'en fous de la vie perso de ce type, tout ce que je vois c'est qu'il compose des albums de grandes qualités".